13/10/1531
<186 recto>
Commutacion de peine pour Pierre Sapier
dont la teneur ensuilt.
[1] Francois,
etc, a tous ceulx qui ces
presentes lettres verront,
[2] salut. Receu avons l'humble supplicacion
et requeste
[3] des parens consanguins
et amys de Pierre le Sapier de l'evesché
[4] de Nantes, jeune homme de le aige de vingt ans ou
envyron,
[5] natif de la parroisse de Cambon,
Contenant que puis l'an
[6] ledit Le Sapier est venu en ceste ville de Nantes pour
[7] serchez maistre ayant intencion de se
fere homme de
pratique
[8] et a demouré entre aultres avecques maistre Jehan du Pouceau,
[9] avocat de Nantes. Durant sa
demeurance en icelle maison
[10] feist
fere par ung claveurier,
nommé Thoumas Bourgeoys,
[11] demourant a Sainct Clemens une clef de l'estable de
[12] sondit maistre, pareille a une aultre clef qu'il avoit
[13] de
ladite estable
pour ce que icelluy Le Sapier avoit
perdu
<186 verso>
[14] la clef de l'estable de
sondit maistre et que la clef qui
[15] ouvroit
ladite estable n'estoit pas
audit Le Sapier.
[16] Et sur ce,
ledit claveurier luy feist une clef
pareille
[17] a celle que
ledit Le Sapier luy avoit baillee qui
[18] ouvroit
et fermoit
ladite estable. Et a quelques
jours
[19] apres,
ledit du Pouceau donna congé
audit Le Sapier,
[20] sondit serviteur, pour ce qu'il avoit prins et
paravant celles
[21] heures, troys soulz tournoys en la bourse de
maitre Pierre
[22] Vinet, greffier de la court des Regalles de Nantes. Et
[23] une nuyt de quelque jour
apres avoir eu son
congé,
[24] ouvrit l'estable
dudit du Ponceau de
ladite clef qu'il
[25] avoit faict
fere audit claveurier et entra en ladicte
[26] estable sans l'esceu
dudit du Ponceau, ouvrit une
[27] porte
estant sur la court de
ladite maison et monta
[28] en hault par le degré dicelle maison, entra en une
[29] chambre dicelle maison laquelle il trouva
[30] ouverte, et illecques print une robe noyre
apartenant
[31] audit du Ponceau avecques ung coffre qui estoit
[32] assez portatif
et emporta lesdits biens en la rue de
[33] Verdun pres l'
eglise Saint Jehan,
et illec
ledit Le
[34] Sapier rompit
ledit coffre et emporta
avecques
[35] luy tout ce qu'il y avoit dedans, savoir quatre
[36] escuz au solleil
et seix testous et demy, troys karolus
[37] et cinq petites bagues d'or, lesquelles
avecques lesdits
[38] escuz et testous sont prestz
d'estre renduz
audit du
[39] Ponceau quant il luy plaira. A raison duquel
[40] cas,
ledit Le Sapier est longtemps a detenu es
[41] prinsons du Bouffay de Nantes. Si nous ont
[42] oultre
lesdits supplians remonstré que
ledit Le Sapier
[43] est gentilhomme de le aige d'environ vingt ans, sans
[44] avoir esté
auparavant actainct ne accusé d'aulcun
[45] aultre mauveix cas digne de
reproche et qu'il desire
[46] en l'advenir homme de bien moyennant qu'il nous
<187 recto>
[47] plaise
dudit cas luy
impartir noz
lettres de remission
[48] et pardon ou luy commuer
ladite peine ainsi que
notre ce que
[49] plaisir sera ce que
sesdits parens et amys nous ont
[50] tres
humblement supplié
et requis. Pourquoy nous ces
[51] choses considerees, ne voullans
ledit Le Sapier estre pugny
[52] a rigueur de justice a raison desdits cas, avons
aujourduy
[53] de noz
auctorites et grace
speciale et plainere commué et
[54] commuons par ces
presentes la peine
et pugnicion corporelle
[55] de mort en quoy a l'
occasion dudit cas, il est encouru
[56] envers nous
et justice, a estre
ledit Le Sapier une foiz
[57] seullement a jour de sabmedy qui est jour de marché en
[58] ceste ville de Nantes, batu
et fustigué par le
executeur
[59] de
notre justice
dudit Nantes en la forme
et aux lieux
[60] et heurs acoustumez a estre
fectes pareilles execucions.
[61] Laquelle execucion ainsi
fecte, vous mandons
et a
chacun
[62] de vous en celluy cas delivrer et mectre au delivre
[63] ledit Le Sapier de sa
personne et de ces
[sic] nos
presentes lettres
[64] de commutacion
fere souffir et laisser icelluy Le Sapier
[65] jouyr
et user non obstant rigueur de droit
et de
[66] coustume ou aultres choses a ce contraires, car
[67] tel est
notre plaisir. Donné a Nantes, le
[68] jour d'octobre l'an de grace mil cinq cens trante ung
[69] et de
notre regne le dix septiesme.
Mandart