13/12/1532
<249 verso>
Remission pour Jehan Giffart
de la
parroisse de
Lhourmaye, la
verifficacion
aux juges de Rennes.
[1] Francois,
etc, a tous
presens et a venir,
savoir faisons
[2] nous
avoir receu l'
humble supplicacion et requeste de
notre
[3] pouvre subgect Jehan Giffart de la
parroisse
[4] de
Lommaye ou diocese de Sainct Malo,
Contenant que
[5] cinq ans a ou
environ,
autrement n'est
ledit supplians
[6] menbré du temps, il fut
par le
procureur de la court
[7] de Combour accusé d'
avoir scientement et malicieusement
[8] soustenu
et recuilly en sa maison
personnes ayans desrobé
[9] des chevaulx, leur donné ayde, support
et faveur
[10] a ce
fere et aussi d'
avoir participé ausdits larroncins
<250 recto>
[11] et d'
avoir ledit suppliant vendu
et exposé
lesdits chevaux
[12] aux foires et marchez
dudit quartier de Combour
[13] et entre autres, d'
avoir ledit suppliant desrobé une jument
[14] a ung
nomé en sournom Dufresche de la
parroise
[15] de Trehemeuc
et faict
plusieurs autres larroncins,
[16] prenant
ledit procureur conclusion affin de pugnition
[17] et correction
desdits cas. Ausquelles accusacions,
ledit
[18] suppliant fist respons par desdit
et pour soy justiffier
[19] desdits accusacions, proposa certains faictz dont ilz
[20] furent appoinctez de
chacune parrt a prouves.
[21] Et cependant fut
ledit suppliant constitué prinsonnier
[22] ce simullant
et pourchassant
ledit procureur parr
[23] decret du senneschal de
ladite court de Combour
et mys
[24] es prinsons de Rennes
par emprunct que par
lesdits
[25] officiers en fut faict. Et pour tant
que ledit procureur
[26] ne trouva les cas
par luy alleguez, fut
ledit suppliant
[27] par ledit senneschal de Combour renvoyé sans
[28] obsouldre
* ne
condamner faisant touteffoiz
et fut
[29] faict
audit suppliant deffence de non plus se immiscuer
*
[30] de vendre ne achapter chevaulx sur peine d'
estre
[31] pugny
comme scient
* et acertene
* du desrobement
[32] diceulx. Ce
neantzmoins,
ledit suppliant n'a laissé de
[33] achapter
et vendre
plusieurs chevaulx
et jumens. Et
[34] entre autres ou moys d'octobre l'an mil cinq cens trante ung,
[35] a ung
jour de sabmedy,
ledit suppliant se trouva en la
[36] ville de Dinan pour aulcuns ses affaires
et il estant
[37] en la maison de Jacques Tourondel tenant
hostellerie
[38] au pont a Dinan, trouva ung
home a luy incongneu
[39] qui avoit deux bestes chevalines qu'il offrit
[40] vendre
audit suppliant et,
neantzmoins lesdites deffenses
[41] luy
fectes, luy tint
propos d'achapter l'une dicelles
[42] ce qu'il fist, quelle beste chevalline estoit en poil
[43] grison
et [?commidrent?] de pris
ledit suppliant et incongneu
[44] a la somme de cent soulz
tournois quelle
some ledit supliant
[45] paya comptant. Et
apres ledit marché faict, print
[46] ledit suppliant ladite beste entendant touteffoiz
ledit suppliant
<250 verso>
[47] que ledit incongneu avoit faict
desrobement laquelle
ledit
[48] suppliant avecq luy emmena a sa maison. Et le lendemain au
[49] matin, voyant
ledit suppliant qu'il avoit
contrevenu audictes
[50] prohibicions luy faictes par
ledit senneschal de Combour, et
[51] craignant en
estre acousé
et reprins, congnoissant
que
[52] ladite beste avoit esté desrobee
comme devant a
decleré
[53] celluy
suppliant et ledit incongneu baillerent
lesdits deux
[54] bestes chevalines a garder ches ung
nomé Guillaume Dany,
[55] voysin
dudit suppliant, craignans en estre trouvez saesiz. Et
oudit
[56] mesme jour, furent
lesdits deux bestes trouvees en la
[57] possession
dudit Dany et depuix rendues a ceulx a qui
[58] elles apartenoient sans
ledit suppliant y
avoir donné
empeschement.
[59] Et
pour ledit cas, fut
ledit suppliant a
instance dudit procureur
[60] de Combour aiourné
comparoir en
persone et par arrest
[61] a
ladite court de Combour, auquel
aiournement ledit suppliant
[62] craignant
estre constitué prinsonnier
et pugny
dudit meffaict,
[63] deffaillit
et sur
ladite deffaille
par ladite court de Combour fut la prinse
[64] de corps par
ladite court de Combour sur luy
dereter[sic],
[65] laquelle toutesfoiz n'a esté executer
par la fuyte
[66] que a faict
ledit suppliant dudit quartier. Et
pour obtenir et
[67] avoir grace
et remission
dudit meffaict, se seroit
[68] liberallement representé es prisons de
notre court
[69] de Rennes
faisant mondit filz le dauphin sa joyeuse
[70] et nouvelle entree en
notre ville de Rennes,
[71] desquelles il auroit esté mys hors
pour obtenir
[72] et avoir de nous
lettres de graces
et remission sur ce
[73] requises. Nous
suppliant tres
humblement icelles luy
conceder,
[74] pour quoy nous
etc.