20/09/1531
<166 verso>
Remission pour Nicolas Pougerard,
homme
de labeur de la
parroisse d'Augan, la
verification a
Ploermel.
[1] Francois, par la grace de dieu,
etc, savoir
[2] faisons, a tous
presens et a venir, nous avoir
[3] receue l'
humble supplicacion des parens,
[4] amys consanguins de notre pouvre subgect
[5] Nycolas Pougerard,
homme de labeur
[6] de la parroisse d'Augan soubz
notre
<167 recto>
[7] juridicion de Ploermel,
Contenant que ou moys
[8] d'octobre l'an mil cinq cens trante, et ung jour
[9] de dymanche environ la fin dicelluy moys, celluy
[10] Pougerard alla ou bourg parrochien d'Augan
pensant
[11] ouyr la grant messe auquel bourge
[12] paravant celle grant messe, il fut adverty
[13] par quelques gens que le
procureur de Sainct Malo
[14] de Beignon l'avoit faict
[?excorer?] a raison de quelque
[15] debat
et querelle qu'il avoit eue en la sepmaine
[16] prochaine
precedente ovec Jehan Druays le jeune,
[17] filz Jehan Druays, mareschal dudit bourg et
[18] que celle
[?excore?] avoit esté au pourchatz
[19] dudit Druays. Et ce entendu
dudit Pougerart,
[20] se retira et cessa d'aller a l'
eglise et grant
[21] messe et environ le vespre dicelluy jour
[22] de dymanche,
celluy Pougerart
[24] sceut
et entendit que ledit Jehan Druays
[25] le jeune estoit a boyre en la maison
et taverne
[26] de Jehan Maczon
dudit bourg, en laquelle
[27] taverne celluy Pougerard alla serchant
[28] appoincte
et avoir amytié avec
ledit Jehan
[29] Druays quel il trouva en icelle maison
[30] bevant a la table pres le feu
et entree
[31] dicelle maison en compaignye
dudit Jehan
[32] Druays, mareschal, de
Guillaume Druays
et Jehan
[33] Maczon qui bevoient
ensemble en la
compaignie
[34] de
[??] celluy Pougrard
et Guillaume Dollo
<167 verso>
[35] qui estoit avecq luy, se assirent et
apres y avoir
[36] demouré quelque peu de temps celluy Pougerard
[37] dist
audit Druays le jeune
que on luy avoit
[38] dit que celluy Druays l'avoit faict
[?excoier?]
[39] a
Saint Malo
pour quelque debat qui avoit esté
[40] entreulx et pria
ledit Druays
qu'il luy eust
[41] pardonné et ne eussent point eu debat ne
[42] querelle ensemble ; quel Druays respondit
[43] qu'il luy pardonnoit sellon dieu et sur ce
[44] ledit Pougerard print deux verres esqueulx
[45] y avoit du vin
et par amytié, dist boyre
audit
[46] Druays lequel respondit qu'il n'en eut
[47] point beu
et se tourna droit
audit Pougerard
[48] et cassa
lesdits verres
et gecta le vin a visage
[49] et aultres
endroitz du corps
dudit Pougerart.
[50] Quoy voyant,
celluy Pougerard se leva de
ladite
[51] table tirant droit a l'huys dicelle
maison
[52] pour s'en voulloir aller et
comme il alloit
[53] droit
audit huys, celluy Druays le jeune
[54] se leva et suyvit
ledit Pougerart disant
[55] que celluy Pougerard eust poyé son escot
[56] et actaignit
ledit Pougerart
entre ledit huys de
ladite
[57] maison et le mur du
cymytiere dudit bourg,
[58] auquel Pougerard celluy Druays dist
qu'il
[59] eust poyé son escot, et le print a la robe et
[60] sur ce fut l'huys de
ladite maison fermé et
[61] celluy Pougerard estre oultraigé par
[62] ledit Druays et par son
pere illecq estant,
<168 recto>
[63] a raison mesmes que
ledit Druays estoit
[64] maryé a une fille
dudit Maczon qui
[65] qui estoit en
ladite maison et se voyant ainsi
[66] estroictement detenu tira celluy Pougerart ung
[67] couteau
qu'il avoit a son costé duquel il
[68] frappa deux ou troys coups sur le corps dudit
[69] Jehan Druays quel se retira incontinent
[70] en la maison
dudit Maczon. A raison desquelz
[71] coups celluy Druays
oudit jour,
apres avoir esté
[72] confessé ala de vie a deceix, quoy venu
[73] a la
congnoissance dudit Pougerart, craignant
[74] rigueur de justice, s'est rendu fugitif.
[75] Nous remonstrans
lesdits parens
et amys
suplians
[76] que lors
dudit cas ainsi advenu, celluy
[77] Pougerard estoit fort emboyté de vin,
et qu'il
[78] est jeune
homme de l'aige d'
environ vingt quatre
[79] ou vingt cinq ans,
chargé de femme
et deux petitz
[80] enfans soubz l'aige d'
environ troys ans le plus
[81] aisné, bien famé et
renommé sans jamais
[82] avoir faict ne estre accusé d'aulcun cas
[83] de malefice jucq a celluy de
present, ayant
[84] pere et mere vivant, lesqueulx il
nourrissoit
[85] et entretenoit avecq
sesdits femme et enfans de son
[86] labeur, aussi qu'ilz ont
pour ledit Pougerard,
[87] touchant
ledit cas, satisfaict a
parties interessees
[88] a grosses sommes de monnoye. Nous
supplians
[89] qu'il nous plaise a tout ce que dessus avoir
[90] esgard et
dudit cas
impartir audit Pougerard
[91] nos
lettres de grace, remission
et pardon, tres
humblement
[92] le nous requerant. Pourquoy nous,
etc.
Lefourbeur