Registre B34 Lettre n° 79

13/12/1532

<248 verso>
Remission pour Gilles Mallet
de la parroisse de Bonnemain ou diocese
de Dol, la verifficacion aux juges de
Rennes.
[1]
Francois, etc, savoir faisons nous avoir
[2]
receu l'humble supplicacion et requeste de notre pouvre
[3]
subgect Gilles Mallet de la parroisse de Bonnemain ou
[4]
diocese de Dol, Contenant que doze ans ou environ,
[5]
il se transporta en la ville de Combour a ung
[6]
jour de lundy qu'estoit jour de marché audit lieu
[7]
pour aulcuns ses afferes. Et apres y avoir vacqué
[8]
et [?entendu?] et avoir disné et prins sa reffection
[9]
et beu en compaignie de plusieurs personnages dont
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n'est a present membré [?des nous?], il estant emboyté
[11]
et prins de vin passant au devant du chateau dudit
[12]
Combour, trouva nombre de pourceaulx desquels
[13]
ledit suppliant print et avecques luy emmena troys
[14]
en sa maison et demeurance. Et au lendemain
[15]
dudit jour, fist ledit suppliant tuer lesdits troys pourceaux
[16]
esperant en fere son profilt. Et deux ou troys
[17]
jours apres par la poursuilte que fist et fist fere
[18]
Pierres Prudhomme demeurant audit Combour
[19]
auquel lesdites bestes pourchines apartenoint,
[20]
recouvra icelles bestes et dicelle prinse
[21]
avec luy en composa et appoincta ledit supliant.
[22]
Et sur l'accusacion que audit suppliant que audit
[23]
suppliant fut fecte dudit desrobement de bestes porchines <249 recto>
[24]
par le procureur de la court de Combour se rendit fugitif
[25]
par quelque temps. Et comme environ ung an
[26]
a le procureur dudit Combour par haigne qu'il avoit
[27]
[?a?] conceue contre ledit suppliant a accusé ledit
[28]
suppliant d'avoir desrobé et prins furtivement plusieurs
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chevaulx et jumens et entre autres qu'il avoit
[30]
desrobé ung cheval apartenant au mestaier
[31]
de La Mare Ferron. Et mesmes que ledit supliant
[32]
recelloit et donnoit ayde et support aux
[33]
lairrons et brigans et qu'il exposoit en vente les
[34]
biens et chevaulx par eulx desrobez et print conclucion
[35]
asfin de pugnicion sellon l'exigence des cas.
[36]
Desquelz cas ledit suppliant fut devyeur et a
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les trouver, fut ledit procureur appoincté a prouve. Et
[38]
pour tant que n'y avoit charge susfizante pour
[39]
detenir ledit suppliant et que ledit procureur ne povoit
[40]
prouver lesdits cas, fut ledit suppliant eslargy de la
[41]
prinson ou il estoit constitué parce qu'il promist
[42]
et jura a peine d'estre actainct et convaincu desdits
[43]
cas et de cent escuz d'or solleil dont il bailla
[44]
caution de comparoir aux prochains plectz [??]
[45]
que tiendroit le senneschal dudit Combour quelz plectz
[46]
ont depuix tenu sans avoir ledit suppliant comparu de
[47]
craincte d'estre constitué prinsonnier. Nous
[48]
remonstrant oultre ledit suppliant que depuix tout ce
[49]
et auparavant lesdits plectz, il se trouva a ung
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jour de lundy en la maison et demourance de Guillaume
[51]
Johier tenant vin en vente audit Combour en
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laquelle ledit suppliant print sa reffection et y fut
[53]
par longue espace de temps a boire tellement
[54]
qu'il estoit prins et esmeu de vin ; et comme
[55]
il se levoit de table print et soy ensaesina <249 verso>
[56]
d'une serviecte quelle luy avoit esté baillee pour s'en
[57]
servir a disner et icelle mise en la manche de sa
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robe et come il descendit de la chambre haulte ou
[59]
il avoit prins sadite reffection, fut prinse et trouvé
[60]
saisy de ladite serviecte par les serviteurs de ladite maison.
[61]
Et dudit cas ensemble de n'avoir comparu ausdit plectz,
[62]
ainsi que l'avoit promis a esté ledit suppliant acusé
[63]
par le procureur dudit Combour et a son instance apres
[64]
plusieurs deffailles, a esté sur ledit suppliant prinse de
[65]
corps decrecter. Et craignant ledit suppliant estre
[66]
apprehendé de sadite some pour ladite prinse de
[67]
pourceaux et serviecte et mesme du deffault
[68]
par luy faict de comparoir ausdits plectz ainsi que
[69]
l'avoit promis et juré fere, s'est rendu fugitif parr
[70]
quelque temps. Et pour avoir et obtenir lettres de grace,
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remission lesdits cas se seroit ledit suppliant liberallement presenté
[72]
es prinsons de notre court de Rennes a la joyeuse
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et nouvelle entree de notredit filz le dauphin en ceste
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notredite ville de Rennes quelles luy furent octroyees
[75]
et accordees et desdites prisons mys hors pour en avoir
[76]
et obtenir noz lettres sur ce requises. Nous suppliant
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tres humblement icelles luy conceder et
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impartir. Pour quoy nous, etc.

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