4 février 1530 [04/02/31]
<16 verso>
Abolition pour Jehan Guillou, la
verificacion
au
senechal de Dinan.
[1] Francois,
etc,
savoir faisons nous
avoir receu l'humble
suplicacion
[2] des parens
et amys consangains de
notre subject Jehan Guillou
[3] demourant en
notre ville de Dinan
et exerczant le mestier de
[4] menuserie,
Contenant que, puis l'an ledit Guillou avoit achapté
[5] ou champ et ou marché dudit Dinan certain boyz en planche
[6] pour
servir en
sondit mestier, quel boys estoit mis en garde
[7] ches Ollivier Martin, barbier,
present audit achapt
et demourant
[8] en
ladite ville de Dinan. Et lors
que ledit
Jehan Guillou eut
[9] affaire et voulut emporter ledit boys qu'il avoit achapter,
[10] comme dit est, et estoit sien, Perrine Costret, femme
dudit maitre,
[11] l'en voulut de ce
fere impescher disant qu'il n'en porteroit
[12] lesdites planches ; et a ce
que ledit Guillou les voulloit
[13] emporter, elle crya a la force, print
et empogna
lesdites planches
[14] par ung bout voulant contre raison empescher ledit emport,
[15] mays ce
neansmoins ledit Guillou les emporta a son logeix
[16] pour les aplicquer a son ouvraige. Est-il
que ladite Perrine que
[17] l'on disoit estre lors grosse d'enfant certain temps apres,
[18] comme d'envyron cinq ou six jours, se plaignant,
disant estre bleczee
[19] et par temps ensuyvant quel ledit Martin, son marry,
produisit
[20] ung enffant quel fut baptizé
par la matrone ou saige
[21] femme qui le resevoit nust quelle dit
et qu'il est fait
[?no loy?],
[22] bien dist-on
que au corps
dudit enfant aperoissoit quelque peu de
[23] contussion. Quoy voyant, ledit Ollivier Martin, mary de
ladite Perrine,
[24] fist
dolleance a
notre court
dudit Dinan
et sur ce fut
ledit Guillou
[25] adjourné
comparoir en
personne et
par arrest en icelle court ou
[26] il desfaillit et sur la desfaille, fut
prinse de corps commandee
[27] sur luy
comme luy est venu a
congnoissance et a celle
cause,
[28] craignant rigueur de justice,
ledit Guillou s'est mis en
[29] franchise au
couvent des
freres prescheurs dudit Dinan ou
<17 recto>
[30] il est encore a
present. Si nous remonstrent
lesdits suppliants
[31] que ledit Guillou est bon ouvrier de son mestier, servant
[32] a la chose publicque,
homme de bon rest et gouvernement,
[33] bien vivant
et ayant charge de femme
et mesnage, pouvre
[34] mecanique
* ne ayant autre bien ne moyen de vivre
[35] fors de
sondit mestier, sans jamais avoir esté accusé ne
[36] convaincu d'aucun mauvais cas, blasme ne
resproche,
[37] mesmes nous remonstrent
que ladite Perrine Coustret est
[38] coutumiere de
fere avant
terme exposition de ses ensfens
[39] jucques au
nombre de troys ou quatre
auparavant
[40] celuy dont est
question, sans
recepvoir aucun baptesme
[41] fors
desdites matrones, ainsi qu'il est tout
commun et no loy
[42] en
ladite ville de Dinan, mais
[?douste et se?] craint
ledit
[43] Guillou s'il
comparoissoit en
jugement en
notredite court
[44] de Dinan ou est
[?convenu?] et appellé a
instance de
notre
[45] procureur de dessus les lyeux qui
[?tens?] a le mectre a
[46] forban que il ne pourroit se justisfier ne
[47] desfendre en justice a raison mesmes de sa pouvreté,
[48] et que ses biens ont esté prins vendeu
et esplectez et
[49] son argent, baillé
audit Martin
et sa femme. Si
par nous
[50] ne luy est sur ce porveu de noz grace
et liberalité,
[51] nous supliant qu'il nous plaise en ayant esgard au
[52] faict en soy a ballyr et
pardonner audit jehan Guillou le cas
[53] dessursdit et de
ladite accusation, imposer
sillence a
notredit procureur
[54] et [?sur?] et touchant celuy octroyer
et fere expedier les
lettres
[55] de grace, requeste
et necessaires, tres humblement
[56] nous requerans icelles. Pourquoy nous,
etc.
De Kerguern