06/05/1531
<67 recto>
Remission
pour [?Pierrepefle?] Leflo, la
verificacion a la court de Rennes dont
la teneur ensuilt.
[1] Francois,
etc, a tous
presens et a venir, savoir faisons,
[2] nous avoir receu l'humble
supplicacion et requeste
[3] des parens
et amys consanguins de
notre subgect
[4] [?Pierrepefle?] Leflo, a
present et de longtemps detenu
prinsonnier
[5] en noz prinsons de Rennes,
Contenant que ou moys
[6] d'aougst
deroin ledit Leflo estant ou bourg de Gennes,
[7] lors eschausfé et emboité de vin
et sur quelsques
[8] parrolles rigoreuses luy dictes
par ung
nommé
[9] Jehan Gaulche, il evaigina ung poignart dont il
[10] estoit garny duquel il s'esforcza de voulloir
[11] oultraiger
ledit Jehan Gausche
et pour ce
fere a tout
ledit
[12] poignart, le suyvit jucques a l'
eglise dudit lieu de
[13] Gennes sans toutesfoiz
fere aucun autre oultraige
audit
[14] Gausche. Nous remonstrans
lesdits supplians que
[15] comme a quelque
jour de feste qu'ilz ne sceivent autrement
[16] declairer,
ledit Leflo estant
oudit bourg de Gennes
[17] pour ce que il fut bruit
que ung
prebtre dicelle
parroisse,
[18] duquel ilz ne
sceivent declairer le nom,
[19] avoit sollicité
et suborné une jeune fille de
<67 verso>
[20] estre sa paillarde ce que elle n'avoit voulloir
[21] fere, jaczoit
* que lors il estoit tout notoire que
[22] ledit prebtre la voulloit diffamer et mectre entre
[23] les mains de pluseurs
saulniers et gens estraingiers
[24] lors estans
audit bourg qui est en pays de
[?Froubeic?]
[25] sur
sur[sic] les marches d'Anjou,
ledit Leflo de ce
[26] adverty et mesmes a la
priere d'aucuns soy disans
[27] parens et amys de
ladite fille quelle il a dempuis
[28] ouy
nommer Jehanne Lefebvre, apres
ledit Leflo
[29] eust ouy la messe
et le divin
service et s'en estre
[30] yssu ou
cymitiere de
ladite eglise de Gennes, il
[31] veit et
aperceut ladite fille quelle faisoit
[32] contenance de ne voulloir ne oser sortir
dudit cymitiere
[33] et pour raison de quoy iceluy Leflo soy tira vers
[34] elle
pour l'assurez de la peur en laquelle il la
[35] voyoit constituer et
pour la sauver a ses amys,
[36] la print par la main luy disant que elle s'en
[37] fust aller avecques luy et que elle n'eust print
[38] de peur et que la eust bien garentyr
dudit
[39] prebtre, saulniers
et aultres ses ennemys, ausquelles
[40] parrolles,
ladite fille qui
pour lors ne congnoissoit
ledit
[41] Leflo et le voyant embastonné, se print a cryer
[42] a la force, doubtant qu'il fust l'un de
sesdits ennemys.
[43] Touttefoiz
que sur la
remonstrance que luy fist celuy
[44] Leflo que il ne voullut luy
fere aucun mal, ennuy ne
[45] desplaisir, ains estre allé
expressement audit lieu
[46] pour la
preserver et saulvez du mal voulloir
[47] desdits chappelain
et saulniers, elle s'en alla
[48] liberallement avecq luy, compaignie mesmes de
[49] plusieurs
sesdits parens et amys a la maison d'un
nommé
[50] Jacques Millan, tavernier, ou ilz feirent
despense
[51] d'environ dix soulz
tournois qui furent poyez
[52] par icelle Jehanne Lefebvre
et sesdits parens
[53] et amys sans luy avoir esté faict aucun autre
<68 recto>
[54] exceix ne desplaisir davantaige. Nous
[55] remonstrans
lesdits suppliants que
ledit Leflo fust
[56] paravant ces heures, serviteur
notre bien
[57] amé Gilles de Beauce, chevalier, l'un des gentilzhommes de
[58] notre hostel, capitaine du
chattau et place de Hedé et
[59] que durant
ledit temps, il fut du
commandement dudit
[60] de Beauce, son maistre, en pluseurs lieux
et parroisses
[61] ajaczance* ledit chatau de
Hede et les maisons de
pluseurs
[62] des subgectz au debvoir de guect
dudit chatau pour les
[63] sommer et priez de poyez a
sondit maistre capitaine
ledit
[64] devoir de guect et pour ce qu'il se trouva a la maison d'un
[65] nommé Foullyolle qui est l'un des subgectz
audit devoir
[66] de guect, lequel on disoit estre
cause d'empescher
[67] les autres subgectz
audit devoir d'en
fere poyement a
sondit
[68] maistre, a celle occasion
ledit Leflo qui estoit jeune
[69] homme ayant
auparavant hanté
et frequanté le faict
[70] de guerres, y trouva ung veau de laict quel il et
[71] ses compaignons messaigers
et serviteurs dudit capitaine
[72] firent tuer, acoustrer
et cuyre
pour leur reffection, ausi
[73] trouverent certains oysons en icelle maison queulx
[74] furent emportez et
pour la rebellion
que leur faisoit
[75] ledit Foulliolle, luy fut
par ledit Leflo donné quelque
[76] soufflect sans aultres exceix luy faire. Et
[77] oultre
que, puis deux ans
ledit Leflo estant lors
[78] serviteur d'un
gentilhomme de la
parroisse de Cuillic, a
jour
[79] de feste, il rencontra ung
nommé de La Barre,
[80] gentilhomme, entre la maison
dudit de La Barre et le
[81] bourg
dudit Cuillyc et que
pour ce que le maistre
[82] dudit Leflo
et ledit La Barre avoint quelque differend
[83] ensemble sur
certaines parrolles injurieuses
et de
[84] rigueur que
ledit de La Barre
et luy eurent ensemble,
[85] ilz se baptirent
et furent bleczez de toutes pars
[86] et
ledit La Barre desbastonné et osté son espee.
[87] Et sans touteffoiz qu'il y ayt en rien mort, membre
[88] pery, ne
perrdit complaignance, oultre nous
<68 verso>
[89] remonstrent
lesdits supplians que puix dix ans
[90] derroins,
ledit Leflo estant
serviteur de Pierre du Gue,
[91] escuyer, il soy trouva a Sainct Supplice ou il y
[92] avoit gens a luy
incongneuz estans en armes quelz
[93] par apres il ouyt
nommer et estre sergent
[94] de la court de Rennes queulx disoint voulloir prandre
[95] prinsonnier
ledit du Gué, son maistre. De quoy
fere,
[96] a raison qu'il estoit serviteur
dudit du Gué,
[97] il ayda a empeschez
lesdits gens en armes de
[98] prandre ne emmener
sondit maistre. A l'
occasion
[99] desquelz cas, est
ledit Leflo detenu prinsonnier en
[100] noz prinsons
dudit Rennes en grant detresse, calamité
[101] et misere, nous supplians qu'il nous plaise
[102] remectre, quicter
et pardonner audit Leflo les cas
[103] dessurdits et sur ce luy impartir noz grace et
[104] misericorde tres
humblement les nous requerans.
[105] Pourquoy,
etc.
De Kerguern