13/11/1532
<221 verso>
Remission pour Jehan Bernier de Guerande,
la
verifficacion aux juges de
Guerande.
[1] Francois,
etc,
Savoir faisons, a tous
presens et a venir, nous
[2] avoir receu l'
humble supplicacion et requeste des parens
[3] et amys
consanguins de Jehan Bernier, cousturier,
demourant
[4] en Guerande,
Contenant que avant ces heures
[5] ledit Bernier avoit recuilly en sa maison ung
[6] jeune enfant
nomé Estienne Corgnan de l'aige
[7] d'environ quartorze ans, nepveu de Jehanne Mahe, sa
[8] femme, pour le nourrir
et instruire
audit mestier de
cousture.
[9] Et adceque le mardy quatorzciesme jour d'aougst
[10] derroin et quequessoit en celluy moys
ledit Bernier
[11] qui les jours
precedens avoit esté besongner de
sondit
[12] mestier hors sa maison, voullut corriger
ledit Estienne
[13] de quelques faultes
et maulvayses
condicions dont il
[14] usoit, ainsi qu'il estoit tenu
fere comme aux autres gens
[15] de sa famille ; celluy Estienne commencza a murmurer
[16] et arrogantement parler audit Bernier qui de ce irrité
[17] et couroucé, bailla ung soufflet de sa main sur le visaige
[18] dudit Estienne par maniere de chastiment duquel
[19] soufflet il tomba a terre auquel ainsi tombé
pour ce
[20] qu'il ne cessoit de murmurer luy bailla derechef
[21] ledit Bernier ung coup de pied sans touteffoiz
que
[22] a raison
desdits coups y eust aulcune effusion de sang,
[23] ce que icelluy Bernier eust voulloir ne intencion
<222 recto>
[24] de
fere aulcun mal
audit Estienne qui de
paravant
[25] avoit esté
par ledit Bernier
doulcement trecté et
[26] nourry
comme s'il eust esté son propre
enfant
[27] tendant l'instruyre
et fere homme de bien de son mestier.
[28] Lequel Estienne le jeudy
prochain ensuyvant alla
[29] de vie a deces, ne savent
lesdits supplians si ce
[30] fut a
cause desdits soufflet et coup de pied ou de
[31] malladie de laquelle il estoit lors detenu au
[32] conseil
dudit Bernier ou de peste qui pour lors
[33] auparavant et depuix avoit eu cours en la
parroisse de
[34] Piheriac et es environs dicelle ou il hantoit et
[35] frequentoit souvant. A raison duquel cas ainsi
[36] de malle fortune et inopinement avenu,
[37] les officiers de la court
et juridicion de
[?Campsillon?]
[38] sous laquelle
ledit Bernier est demourant, l'ont
[39] prins et
constitué prinsonnier en noz prinsons de
[40] Guerrande, court supperieure de celle dudit
[41] Campsillon ou il est a
present detenu a grant misere
[42] et calamité, et tendent proceder vers luy a rigueur
[43] de justice. Si nous ont
lesdits supplians remonstrer
que
[44] ledit Bernier est chargé de
femme et petitz et qui
[45] auparavant ledit cas estoit bien vivant, doulx et
[46] paisible sans jamais
avoir esté ainsi d'aucun autre
[47] cas digne de
reproche, nous suppliant qu'
il
[48] nous plaise a tout ce que dessus
avoir esgard,
[49] et
dudit cas
impartir et octroyer
audit Bernier
[50] noz
lettres de grace, remission
et pardon. Tres
humblement
[51] les nous requerans, pour quoy nous,
etc.
Darande