13/11/1532
<222 recto>
Remission pour Bertran Guerin de la
parroisse
de Medreac, la
verifficacion aux juges de
Rennes.
[1] Francoys,
etc, a tous
presens et a venir, savoir faisons
[2] nous avoir receu l'
humble supplicacion
et requeste des
[3] parens
et amys
consanguins de
notre pouvre subgect Bertran
[4] Guerin, pouvre homme de labeur, demourant en la
parroisse
<222 verso>
[5] de Medreac ou ressort de
notre juridicion de
Rennes,
Contenant
[6] leur estre venu a
congnoissance que puis ung an et
[7] auparavant la cuillecte des blez de l'an
present,
comme
[8] ledit Guerin au matin d'un jour eust prins chemyn
[9] de sa maison pour aller a la metairie de la Villegeloart
[10] sur espoir de avoir
et recouvrer quelque argent
[11] que Jehan Rollant, methaier
dudit lieu, luy devoit.
[12] Et
comme il fut en la rabine
* de
ladite methairie,
[13] rencontra ung
nomé Allain Hune quel est marié
[14] o la fille
dudit Rolland qui alloit avecq une seille
*
[15] querrir de l'eau a une pompe
et fontaine
estantes en la
court
[16] dudit lieu de la Villegelouart. Et eulx arrivez en
ladite
[17] court, veyrent et
aperceurent l'huys de la salle
[18] dudit lieu qui estoit ouvert, se transporterent
lesdits
[19] Guerin
et Hune a l'huys dicelle salle en laquelle ilz
[20] trouverent
ledit Jehan Rolland
et sa femme ausquelz
[21] ceulx Guerin et Hune demanderent qu'ilz faisoint
[22] en
ladite salle. A quoy
lesdits mariez respondirent
[23] qu'
ilz en avoint les clefz
ensemble des greniers
dudit
[24] lieu esquelz greniers
lesdits mariez, Guerin
et Hune
[25] monterent
ensemblement et y trouverent grant
[26] nombre de blez dont
celluy Guerin du
consentement desdits
[27] mariez print
et avecq luy emporta
furtivement* au
[28] sceu
et congnoissance touteffoiz
desdits mariez
quatre
[29] bouexeaux froment, mesure de Becherel, et
[30] laissa
lesdits mariez
et Hune
esdits greniers. Et lors qu'
il
[31] fut arrivé en sa maison, a ce que sa
femme luy
demanda
[32] ou il avoit prins
ledit bled, il
repondit qu'
il l'avoit
[33] achapté d'avec
ledit Jehan Rolland. Apres lequel
[34] emport de blez, quelque
temps apres, a esté par les
[35] officiers de la court de Becherel
procedé a enqueste
[36] dudit cas, et
apres icelles faictes a esté prinse de
[37] corps sur
ledit Guerin decrecter en vertu de quoy a esté
[38] mis
et constitué prinsonnier es prinsons de
notre court
[39] de Rennes ou il a esté
par lesdits officiers de Becherel
[40] sur le touchant
ledit faict
interrogé, et a
liberallement
[41] confessé ledit meffaict ; au moien de quoy craignent
et doubtent
[42] lesdits supplians que l'on veillent vers
ledit Guerin
proceder
[43] a rigueur de justice. Nous remonstrans oultre
<223 recto>
[44] lesdits supplians que celluy Guerin est jeune
home de l'asge
[45] d'environ vingt cinq ans chargé de
femme et troys
[46] petiz enfans quelz n'ont de quoy vivre si non par le moien
[47] et labeur
dudit Guerin quel a esté detenu
par l'espace
[48] de troys moys ou environ
esdites prinsons en grosse pouvreté
[49] et misere, et estre
ledit Guerin bien famé
et renommé au
[50] pais sans jamais
avoir esté actainct ne
convaincu
[51] d'aulcun villain cas digne de
reproche jucques ou cas de
present.
[52] Et si l'on procedoit a rigueur de justice
contre ledit
[53] Guerin, ce cedderoit au grant scandal, vitupere et
[54] deshonneur
desdits supplians lesquelz nous ont
[55] tres
humblement supplyé
et requis qu'il
nous plaise
impartir
[56] audit Guerin nos
lettres de grace
et remission
dudit cas
[57] sur ce
convenables. Pour quoy nous,
etc.
Pelerin